jeudi 19 juin 2014


Communiqué des occupants de la Philharmonie de Paris en construction

 

 

Nous, chômeurs, intermittents, intérimaires, précaires, occupons ce mercredi 18 juin depuis 6h30 le chantier de la Philharmonie de Paris. Chantier pharaonique dont la réalisation à été confiée à Bouygues.

Onze d’entre nous ont accroché deux banderoles au sommet qui se voit encore depuis le périphérique. Sur ce chantier, nous sommes allés à la rencontre de nombreux travailleurs roumains, slovaques, polonais, espagnols, portugais, allemands, belges, avec ou sans papiers, intérimaires pour beaucoup d’entre eux. Ils nous ont fait part de leurs conditions de travail proches de l’esclavage, comme des ouvriers polonais payés 4€ de l’heure. Dès l’arrêt du travail prononcé, leurs supérieurs les ont empêchés de nous parler en les isolant derrière des barrières. Nous avons proposé une Assemblée générale mais les ouvriers ont été renvoyés dans leurs baraquements.

Vers 10h30, plus aucun ouvrier n’était sur place. Suite à l’arrivée des forces de l’ordre aux entrées du chantier, 200 d’entre nous se sont rassemblés sur le toit. Des médias nous ont rejoint. Le chef de cabinet et le conseiller aux affaires sociales de la ministre de la Culture sont venus. Ils ont refusé de nous parler en présence des journalistes. Alors que le ravitaillement nous est refusé, à 16h50 un copain escalade la façade pour nous apporter de l’eau !

Nous sommes toujours dans l’attente des interlocuteurs concernés : le ministère du Travail et la Direction de Bouygues, membre actif du Medef. Il s’agit du droit de tous les travailleurs avec ou sans emploi et c’est la raison pour laquelle nous luttons aux côtés des cheminots, postiers, gaziers, chercheurs, personnels d’université, sages-femmes contre la paupérisation généralisée.

Nous appelons à une manifestation de convergence des luttes avec les cheminots, intermittents, chômeurs précaires demain jeudi 19 juin à 11h30 à la Gare Montparnasse.

Nous demandons toujours le non-agréement de l’Accord du 22 mars, préalable à l’ouverture de réelles négociations. Nous sommes contre toutes les réformes nuisibles et imposées par le gouvernement et le Medef. Et contre le monde qui va avec.

Ce que nous défendons nous le défendons pour tous.

 

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REVUE DE PRESSE

 


Le médiateur prône une remise à plat du régime, Gattaz renouvelle la menace d'un retrait du Medef de l'Unedic, la nouvelle convention reçoit un avis favorable du CNE, le secrétaire d'Etat au Budget veut faire régler la facture à France Télévision, la CGT envisage de reconduire les appels à la grève après le 1er juillet pour tout l'été.

 

JP Gille (qui a reçu de nouveau les signataire de l'accord Unedic, puis la coordination des intermittents et la CGR-Spectacle) estime qu'il faut profiter de la crise des intermittents du spectacle pour «avoir un débat de fond» et revoir «l’architecture du système» d’indemnisation. Une remise à plat approuvée par Jean Pierre Raffarin qui déclare cependant qu' « il faut, dans ce milieu de la culture, de la flexibilité ».

Un « fond d'aide aux plus précaires » a été évoqué, à l'image de celui qui avait été créé en 2003.

Gattaz renouvelle la menace d'un retrait du Medef, prétextant que « l'avenir du paritarisme » serait en jeu si le gouvernement n'agréait pas la convention, laquelle vient de recevoir l'avis favorable du CNE (Conseil National pour l'Emploi) et prend désormais la direction du ministère du travail pour le (non) agrément définitif.

Le secrétaire général de la CGT-Spectacle, Denis Gravouil estime que « la porte de sortie n'est même pas entrouverte ». Dans un communiqué, la CGT a indiqué : « Sans solution, nous envisageons de reconduire les appels à la grève après le 1er juillet pour tout l'été ».

La menace qui pèse sur les festival stoppe net les billetteries, comme aux Francofolies, où, selon Gérard Pont, le patron : « les gens attendent ».

Le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert envisage une aide aux intermittent piochée dans le budget des chaînes publiques et déplore les suggestions d'Aurélie Filippetti d'augmenter la redevance audiovisuelle ou de taxer les télécom,, une idée qui n'enchante guère la ministre qui refuse de payer !

Le médiateur veut en profiter pour revoir tout le système

 

Le médiateur prône une remise à plat du régime

 

Jp Gille à France Inter

 

Raffarin : « La France connaît un déclassement historique »

 

Intermittents : pas de sortie de crise en vue, malgré la perspective d'un geste de l'Etat

 

Les intermittent multiplient les actions sans issue en vue

 

Gattaz plaide pour la validation de la convention et menace (encore) du retrait du Medef

 

L'avis favorable du CNE

 

Intermittents : c'est France Télévision qui va payer la facture

 

Quand Filippetti exaspère Bercy

 

Aurélie Filippetti ou l'intermittente du budget

 


Le mouvement s'amplifie, les actions se multiplient: Paris, Toulouse, Valence Marseille... Le soutient ne faiblit pas: artistes, festival, structures et directeurs, équipes techniques et artistiques...

 

Les actions se poursuivent à travers la France (et marquent les esprits), comme à Paris (occupation du chantier de la Philarmonie et déploiement de deux banderoles visibles du périph', pendant qu'un petit groupe était posté devant le bâtiment dans lequel était réuni le Conseil National pour l'Emploi),

à Toulouse, occupation de la CCI

en Bretagne, occupation de la DRAC et de la DIRECCTE,

à Valence, cheminots et intermittents ont fait un « Die In » (tous allongés sur la chaussée),

à Marseille, 100 à 200 manifestants ont descendu la Cannebière avec plusieurs dizaines de cercueils portant les noms des principaux festivals de l'été.

Dix responsables culturels marseillais ont écrit mardi une lettre ouverte au président de la République et au gouvernement, leur demandant de ne pas ratifier l’accord.

La directrice du Théâtre national de Strasbourg, Julie Brochen, a appelé le gouvernement à entendre les revendications «très légitimes» des intermittents.

Selon Bernard Lavilliers, qui a chanté aux côtés des intermittents montés sur scène aux Nuits de Fourvières, « le gouvernement devrait reculer ». Le chanteur a aussi soutenu les techniciens du festival « Quand je pense à Fernande » lors de la soirée de clôture où il aurait du jouer (seules 3 soirées sur 5 ont eues lieu). « Je fais grève avec eux » a-t-il déclaré, « c'est grave ce qu'il se passe ».

Dans une lettre ouverte à Valls, Rebsamen et Fillipetti (communiquée à l'AFP), les Eurockéennes de Belfort se mobilisent contre le protocole d'accords de l'Unedic. Le Festival les Suds à Arles suit lui aussi le mouvement de soutien aux intermittents

Le concert du danois Anders Trentemoller à la Paloma sera gratuit ce jeudi, les spectateurs ayant déjà un billet pourront choisir de se faire rembourser ou de verser l'argent à la caisse de soutien.

Les intermittents du spectacle des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques sont prêts à passer à l'action contre la nouvelle convention d'assurance chômage.

La directrice du théâtre de la Commune, Marie José Malis, a fait par de son soutien aux gréviste dans une lettre ouverte envoyée à la presse, mentionnant la lutte qu'il faudra mener à Avignon « au cœur des circonstances ».

Jack Ralite (ancien ministre Président d’honneur du comité de suivi) appelle à la solidarité dans une lettre engagée.

Invité au Grand Journal de Canal +, Jack Lang a fait allusions aux abus que certains groupes de télévision commettent, « peut être celui ci aussi » (vaste geste désignant le plateau).

Les drôles de manifestations des intermittents du spectacle

 

Bretagne : occupation de la DIRRECTE et de la DRAC

 

Occupation du chantier Philarmonique

 

Et aussi ( + reportage BFM *vidéo* )

 

Et aussi les banderoles

 

Occupation de la CCI à Toulouse

 

Le Die In à Valence (*vidéo*)

 

Bernard Lavilliers : « Pour une fois le gouvernement devrait reculer »

 

A Sète, Lavilliers affiche son soutien aux intermittents

 

Lettre ouverte des Eurockéennes

 

Le festival « Les Suds » à Arles soutient les intermittents

 

Concert gratuit à la Paloma

 

Intermittents du 65 et du 64 prêts à entrer en scène

 

Le cri de rage de Marie José Malis (Théâtre de la Commune, en grève, solidaire des intermittents)

 

Et aussi

 

Jack Ralite (ancien ministre Président d’honneur du comité de suivi) : « Solidarité, frères et sœurs de combat et d’espérance »

 

Jack Lang égratigne Canal +

 


Certains en parlent, d'autres réagissent...

Le modèle des intermittents, c'est une sortie du chômage de masse (Pour le sociologue Mathieu Grégoire, le régime des intermittents est un des rares modèles de constitution de droits pour les salariés à emploi discontinu)

 

Edito du « Monde » : Intermittents : pour une réforme sérieuse

 

Inventons un contre modèle

 

Intermittents du spectacle, un statut envié en Europe (et pas que)

 

Intermittents, SNCF : les raisons de la colère (Médiapart live *vidéo*) Edwy Plenel

 

L'essence de la grève (le mouvement des intermittents porte un double enjeu de civilisation?: la place de la culture et la sécurisation de l’emploi)

 

Ceci n'est pas le combat des intermittents (c'est le combat d'un ensemble de métiers unis autour du spectacle, pas d'un régime d'indemnisation chômage)

 

A quand un vrai ministère de la Culture dans un vrai gouvernement de gauche ?

 

Régime des intermittents : « Il faut en finir avec les privilèges » (Les internautes du Figaro sont unanimes : le régime spécial accordé aux intermittents du spectacle doit disparaître )

 

Ne tirez pas sur les intermittents

 

« Otage », l'overdose

 

[Cette revue de presse est le fruit d'un travail collectif, merci à tous ceux qui envoient leurs liens et n'hésitez pas à partager les vôtres : ciplrpresseetgreve@gmail.com]